Partager la publication "Quand la fiabilité du Hawk-Eye est remise en question (Indian Wells 2013)"
Le Hawk-Eye est utilisé sur tous les gros courts de la planète pour aider les juges de ligne dans leur tâche et pour empêcher les joueurs d’avoir le moindre doute sur une annonce. Les acteurs majeurs du circuit ont une confiance aveugle en la technologie. Ils n’ont d’ailleurs pas le choix car il n’est pas possible de remettre en question la décision de l’Œil du Faucon mais le système informatique d’arbitrage au tennis est-il fiable à 100% ? La vidéo que nous vous présentons aujourd’hui tendrait à répondre non.
2013. Troisième tour du Masters 1000 d’Indian Wells. Stan Wawrinka sert pour le gain de la première manche mais Lleyton Hewitt a une balle de débreak. Le Suisse frappe une grosse première qui est annoncée “out”. Il demande un “Challenge” et le Hawk-Eye donne la balle “In”. L’Australien, persuadé dès le départ que le service est dehors, n’arrive pas à y croire. Il entoure d’ailleurs une marque largement faute. Si cette trace est la bonne, l’arbitrage électronique s’est amplement trompé.
Les zones d’ombre du Hawk-Eye
D’après les créateurs du système, la marge d’erreur est de 3 à 4 millimètres. Elle est infime mais certaines simulations de trajectoires montrent parfois des impacts sortant ou accrochant la ligne pour un millimètre. Dans le cas qui nous intéresse, la marque désignée par Hewitt est faute d’au moins un centimètre. Le Hawk-Eye a-t-il pu commettre une telle erreur de calcul ? C’est une possibilité.
En 2013, le Guardian a publié un article intitulé : “Le Hawk-Eye à Wimbledon : ce n’est pas aussi infaillible que vous le pensez ». Ce papier met en exergue quelques zones d’ombre au niveau de la méthode utilisée.
Le système Hawk-Eye fonctionne grâce à des caméras situées dans des positions stratégiques autour du terrain qui enregistrent les locations successives de la balle durant son trajet. D’après le Guardian, en raison des limitations techniques (nombre limité d’images par seconde) des caméras, la trajectoire de la balle doit être estimée par un modèle statistique entre deux points d’enregistrement.
Cependant, une balle de tennis traverse le terrain à une vitesse très rapide, notamment au service où les frappes dépassent régulièrement les 210 km/h. Une balle voyageant à cette vitesse parcourt plus de terrain entre deux enregistrements, ce qui rend plus difficile l’estimation de la “vraie” trajectoire de la balle. On peut donc imaginer des cas extrêmes : la balle est excessivement rapide et le Hawk-Eye enregistre deux images successives, l’une avant, l’autre après le rebond. Dans cette situation, la marge d’erreur peut être importante et l’arbitrage électronique peut se tromper…
Si la marque entourée par Lleyton Hewitt est la bonne, l’ancien n°1 mondial a peut-être connu ce cas de figure. Au lieu de négocier une deuxième balle de Stan Wawrinka, il a pris un service gagnant et le Suisse a réussi à conserver son engagement et à remporter le set. Il s’est imposé 6/4, 7/5.
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