Partager la publication "L’histoire de Wimbledon : le plus vieux tournoi de tennis au monde"

Considéré par les observateurs de la petite balle jaune comme le Grand Chelem le plus prestigieux et le temple du tennis, Wimbledon est un tournoi unique qui se distingue des autres par ses traditions, son histoire et ses spécificités. Retour sur la naissance du Grand Chelem londonien.
Le plus ancien des tournois de tennis
Les origines de Wimbledon sont directement liées à celles de la création du tennis. On ignore la temporalité exacte mais il est souvent dit que la petite balle jaune a vu le jour en 1874, date à laquelle le major Wingfield, le papa du tennis, publie un brevet qui codifie cette nouvelle discipline. Trois ans plus tard, un club sportif de Londres, le « All England Croquet Club », est attiré par l’engouement de ce sport novateur et décide d’organiser une compétition. Pour l’occasion il est rebaptisé le « All England Lawn Tennis And Croquet Club » et accueille donc en 1877 la première édition du tournoi de Wimbledon, qui portait à l’époque le nom de « Lawn Tennis Championships » (littéralement « championnats de tennis sur gazon »). Cette grande première connaît un franc succès en rassemblant 22 joueurs et environ 200 spectateurs. En soulevant le trophée, Spencer Gore est le tout premier tennisman à inscrire son nom dans la légende du tournoi.
Du côté des dames, Maud Watson a été la première à être couronnée sur le gazon londonien en venant à bout de sa sœur en finale en 1884, date à laquelle le tournoi de Wimbledon s’est ouvert aux femmes. En parallèle, le double faisait aussi son apparition. Les frères Renshaw, titrés cinq fois entre 1884 et 1889, révolutionnent la pratique du tennis et deviennent la principale attraction du tournoi. Quelques années plus tard, c’est une autre fratrie qui va s’illustrer, celle des Doherty en s’imposant 8 fois dans la discipline de 1897 à 1900 et de 1902 à 1905.
Wimbledon : le troisième Grand Chelem
Après une interruption due à la première Guerre Mondiale, le tournoi reprend en 1919. Face à l’ampleur que prend l’événement au fil des années, le tournoi déménage en 1922 à Church Road mais reste toujours dans la banlieue de Londres en s’installant définitivement dans le quartier de Wimbledon. Cette année-là va marquer un tournant majeur dans l’histoire du Grand Chelem londonien. Le « All England Club » abandonne l’ancien nom du tournoi, le poussiéreux « Lawn Tennis Championships » et adopte pour de bon « Wimbledon ». Dans la foulée, les organisateurs décident d’abolir le système du Challenge Round qui consistait au vainqueur du tournoi d’être automatiquement qualifié pour la finale l’année suivante. Wimbledon était le seul Grand Chelem de l’époque à maintenir cette règle.
Il faudra ensuite attendre 1938 pour que le grade de Grand Chelem soit attribué au tournoi londonien. En remportant l’Open d’Australie, les Internationaux de France, Wimbledon et l’US Open cette année-là, l’Américain Donald Budge a grandement contribué à l’apparition de ce nouveau terme dans le monde du tennis, à une époque où l’expression « Grand Chelem » désignait seulement le fait de remporter les quatre tournois majeurs dans une seule et même saison.
En 1968, Wimbledon ouvre ses portes au circuit professionnel et devient à partir de cette date l’un des tournois majeurs du tennis.
Des traditions intemporelles
Au-delà du fait d’être le plus ancien des tournois de tennis, Wimbledon se démarque également des autres tournois par ses traditions très « british ». La plus célèbre d’entre elles reste évidemment celle du code vestimentaire très strict. Il est obligatoire de porter du blanc pour fouler le gazon londonien. Cette couleur, symbole d’élégance, était celle de la bourgeoisie anglaise à la fin du XIXème siècle, qui s’adonnait à la pratique du tennis. Ce dress code a été formellement imposé en 1963 et personne n’y échappe, pas même le maître des lieux ! En 2013, Roger Federer avait été prié de changer de chaussures, car les semelles orange de ces dernières étaient trop voyantes. Plus récemment, des juniors ont été priés de changer de caleçons car ils étaient noirs et trop visibles sous leurs shorts ou une joueuse a dû enlever sa visière car l’intérieur de celle-ci n’était pas blanche.
Une autre coutume du tournoi est le « Sunday Off » ou « Middle Sunday » , c’est-à-dire l’absence de jeu lors du premier dimanche de la quinzaine. Pour certains, cette journée blanche remonterait à un vieil accord avec le « All England Lawn Tennis and Croquet Club » et les habitants du voisinage. Cela permettrait à ces derniers de profiter d’une journée de tranquillité sans bruit, ni foule. Pour d’autres, le « Sunday Off » s’explique simplement par le fait de préserver et d’entretenir le gazon, mis à rude épreuve pendant la première semaine. Quatre fois dans l’histoire (1991, 1997, 2004 et 2016), cette tradition a sauté à cause d’importantes intempéries, forçant les joueurs à fouler les courts le dimanche. Cette suspension dominicale est toujours suivie du Manic Monday (lundi fou), une journée XXL au cours de laquelle sont lancés tous les huitièmes de finale. Une tradition qui a eu lieu pour la dernière fois en 2021 et qui prendra fin en 2022.
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Dernier Middle Sunday pour Roger Federer
Middle Sunday #Wimbledonthing pic.twitter.com/RSveHlv5oU
— Roger Federer (@rogerfederer) July 4, 2021
Par Bastien Guy.
