L’anecdote légendaire du chat noir d’Ilie Nastase (Roland-Garros 1977)

Le tournoi de Roland-Garros recèle d’anecdotes toutes plus insolites les unes que les autres, qui ont contribué à la légende du Grand Chelem parisien. Celle du chat noir d’Ilie Nastase est une des plus incroyables qui ait eu lieu. Le Roumain, ancien n°1 mondial, était réputé pour ses excès de colère et son excentricité. Il aimait faire le show sur le court et perturber ses adversaires.

Ce jour de juin 1977, il réalisa une des plus grandes frasques de sa carrière. Associé à Bob Hewitt, un Sud-Africain d’origine australienne, Nastase affronte en quarts de finale du tournoi de double la paire italienne Panatta-Bertolucci. Sur le papier, les transalpins sont légèrement favoris, emmenés par un Adriano Panatta, vainqueur du simple messieurs l’an passé. Mais le Roumain a plus d’un tour dans son sac. Avant la rencontre, il se souvient d’un repas, deux mois avant Roland-Garros, du côté de Monte-Carlo, en compagnie de Panatta et Bertolucci. En sortant du restaurant, ils avaient croisé un chat noir, ce qui n’avait pas du tout été au goût des Italiens, très superstitieux.

Nastase n’avait évidemment pas oublié cet épisode et allait même s’en servir pour élaborer un stratagème machiavélique. Avant la rencontre de double, il demande à un responsable des terrains de Roland-Garros, qu’il connaît bien, de lui dégoter un chat noir dans les environs du stade. La mission est réussie mais, problème : le félin n’est pas assez noir selon Nastase. Celui-ci monte alors la prime de récompense à 500 francs, une coquette somme à l’époque, pour mettre la main sur ce fameux matou. Après de nombreuses recherches dans le quartier, le spécimen, tant convoité, est trouvé.

L’ancien n°1 mondial le glisse dans son sac quelques secondes avant de faire irruption sur le court central. Dès le début du match, après le premier point, Nastase regagne sa chaise et fait mine de changer de raquette. Il en profite pour libérer l’animal, qui totalement effrayé, s’enfuit vers Panatta. Le public est hilare, les Italiens, médusés. Ils insultent copieusement le Roumain pour le mauvais tour qu’il leur a joué.

L’histoire retiendra que cette blague a permis à la paire Nastase-Hewitt d’écraser leurs adversaires, complètement déboussolés, sur le score de 6-0, 6-1. Le natif de Bucarest sera cependant sanctionné pour cette facétie et sera, par la suite, privé de Central de Roland pendant quelques temps.

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Par Bastien Guy.