Partager la publication "L’histoire de Lacoste à travers la success story de son fondateur, la légende du tennis René Lacoste"
En entrant sur le court au Masters 1000 de Miami 2021, Daniil Medvedev, le n°2 mondial, arborait à ses pieds une paire de chaussures Lacoste, la AG LT21 Ultra. Un détail loin d’être anodin dans l’industrie du tennis car il marque le grand retour de la marque au crocodile dans la production de chaussures tennis haute performance. Une raison parfaite pour raconter, après Yonex, la success story de la marque la plus emblématique du tennis. Cocorico, elle est française et son histoire est totalement indissociable de celle de son fondateur, la légende du tennis René Lacoste.
Le tennis à défaut de faire Polytechnique
Né le 2 juillet 1904, le titi parisien est brillant et destiné à devenir polytechnicien mais il décide, en 1922, à 18 ans, de renoncer à ses études pour se consacrer au tennis. Bien lui en prend car il sent très bien la balle. Entre 1924 et 1929, René Lacoste remporte 7 titres du Grand Chelem (3 Roland-Garros, 2 Wimbledon, 2 US Open) et perd 4 fois en finale (3 aux Internationaux de France et 1 à Wimbledon). Avec les trois autres “Mousquetaires”, Henri Cochet, Jean Borotra et Jacques Brugnon, qui dominent le tennis des années 20 et du début des années 30, le “Crocodile” s’adjuge également à deux reprises la Coupe Davis, en 1927 et 1928, les deux premières de l’histoire de l’équipe de France dans cette prestigieuse compétition, qui alignera six victoires consécutives jusqu’en 1932.
René Lacoste, le Crocodile
Mais pourquoi surnomme-t-on Lacoste “Le Crocodile” ou “L’Alligator” aux Etats-Unis, animal qui deviendra le logo de sa marque ? Les dates et l’origine du surnom varient légèrement selon les sources mais l’explication la plus répandue, qui est notamment rapportée sur le site Lacoste, remonte à 1923. La France affronte l’Australie, à Boston, aux Etats-Unis, pour s’octroyer le droit de challenger les Américains, tenants du titre de la Coupe Davis. Le capitaine des Bleus, l’Américain Allan Muhr, ancien rugbyman évoluant dans l’hexagone et très bon joueur de tennis, qui participa activement à la création de l’ITF (la Fédération Internationale de Tennis), fait un pari avec René sur cette rencontre et lui promet un belle valise en cuir de crocodile en cas de victoire. Les Tricolores s’inclinent mais l’histoire du pari remonte aux oreilles d’un journaliste américain qui surnomme René Lacoste “L’Alligator”, une bête qui correspond bien au tempérament et au style de jeu du Français, un joueur tenace qui ne lâche jamais sa proie.
Précurseur, perfectionniste, Jean René Lacoste détaille sa technique, sa pratique de la petite balle jaune, et ses secrets dans un livre “Tennis”, en 1928, aux éditions Grasset. Il y dévoile sa tactique de croco pour battre ses adversaire, qui consistait à les épuiser, avec une citation légendaire : “Frapper la balle, chercher la crampe, parfaire le smash d’un bras court et crispé…” Bref, un gros raton le René.
Lacoste révolutionne le tennis
A l’image du bouquin, René Lacoste ne se contente pas seulement de jouer l’acier. Pendant sa carrière de joueur qui prend fin en 1929, à seulement 25 ans, pour des problèmes de santé récurrents, et après, il innove, il invente, et il révolutionne le tennis :
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L’origine du grip ? C’est lui. Dans les années 1920, il commande des centaines de rouleaux de ruban adhésif pour enrouler le manche de la raquette pour améliorer la prise en main et le confort. Tous les joueurs le copient et lui emboîtent le pas.
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La machine lance-balles ? C’est lui. René Lacoste l’invente en 1927 pour améliorer son smash, qui deviendra, avec son revers, son coup le plus redoutable.
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La raquette métallique ? C’est lui. Lacoste dépose le brevet sur lequel il travaille depuis trente ans le 30 mars 1961. Le monde la découvre en 1963 entre les mains de Pierre Darmon, numéro un français de l’époque, sur le court central de Wimbledon. Entre 1966 et 1978, la mythique T2000 de Wilson remporte quarante-six titres de tournoi du Grand Chelem avec notamment Billie Jean King et Jimmy Connors.
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L’antivibrateur et le “damper” (procédé pour absorber les vibrations dans le manche de la raquette) ? C’est toujours lui. Dans les années 60 et 70, René Lacoste a un cheval de bataille : les vibrations. Il veut améliorer les raquettes dans ce domaine et il a l’idée de la pastille anti-vibrations sur le cordage.
Le Parisien continue en 1988 avec la raquette Equijet, qui combine les avantages des petits et des grands tamis. Guy Forget remporte Bercy et la Coupe Davis 1991 avec ce cadre. Au total, René Lacoste dépose dans sa vie des dizaines et des dizaines de brevets et pas seulement dans son sport de prédilection (Golf, aéronautique…). Il déclarera d’ailleurs : « Inventeur ! Si je devais inscrire une profession sur ma carte de visite, c’est ce que j’y ferais graver. J’ai inventé toute ma vie. »
René Lacoste casse les codes vestimentaires du tennis
L’histoire ne s’arrête pas là. Lacoste ne révolutionne pas seulement le tennis d’un point de vue matériel. Il en modifie également les codes vestimentaires. En 1927, l’entreprise Lacoste n’est pas encore créée mais le crocodile apparaît pour la première fois sur les vêtements de René. Il demande au styliste Robert George de lui broder sur ses blazers. A l’époque, les joueurs de tennis entrent sur le court comme s’ils allaient au bureau : chemise à manches longues, pantalon à pince et taille ceinturée. René Lacoste n’est pas à l’aise et comprend très tôt la nécessité d’une tenue adaptée. Défiant les conventions, il se fait créer une chemisette. L’idée du polo Lacoste germe.
La naissance de Lacoste et du polo
Elle se matérialise en 1933. L’ex-joueur de tennis s’associe avec André Gillier, leader de la bonneterie française, et ils fondent Lacoste. Leur produit ? Une chemisette blanche, baptisée L.12.12., en jersey petit piqué (tissu léger et aéré) avec un col pour protéger du soleil la nuque des joueurs et un crocodile brodé. Lacoste entre dans l’histoire en devenant la première marque à poser son logo visible sur un vêtement et les chemises, reconnaissables, par conséquent, en coup d’œil, apportent une véritable valeur ajoutée avec un tissu aéré et en libérant le mouvement. Le légendaire polo, qui va faire la renommée de la compagnie, est né. Très vite, René Lacoste mandate ses proches et ses amis joueurs qui porteront le polo lors de matchs internationaux et les chemises à manches longues vont disparaître des courts.
Fondée en 1933, la firme arrête sa production en 1940 pendant la Seconde Guerre mondiale, puis reprend en 1946. Lacoste prend réellement son essor à partir des années 50. Les premières gammes de coloris pour les polos apparaissent (il y a 65 teintes aujourd’hui) et la firme commence les exportations à l’international, notamment sur le marché américain. Les années 1960 marquent la diversification de l’offre pour l’entreprise française. Les chemises sont désormais “lifestyle”, autant présentes sur les courts de tennis que dans la rue. En 1968, le premier parfum Lacoste est produit en collaboration avec la maison Jean Patou, puis le groupe se lance dans les lunettes de soleil en 1981 et entre sur le marché de la sneaker et des chaussures en 1985.
Le retour des chaussures tennis Lacoste
Devenue avec le temps une énorme compagnie dans le secteur du prêt-à-porter haut de gamme, Lacoste n’a jamais quitté son premier amour, le tennis, et le groupe est resté un acteur majeur dans ce sport. Sponsor textile de nombreux joueurs français depuis toujours, la marque au crocodile a habillé et habille encore de nombreuses stars comme Andy Roddick, la légende Novak Djokovic ou encore Daniil Medvedev. Absent du milieu de la chaussure tennis haute performance depuis plusieurs années, le groupe compte renouer avec son héritage à travers le joueur russe, n°2 mondial en mars 2021, qui joue désormais avec les AG LT 21 Ultra aux pieds.
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