Paire contre Krueger : “Il joue comme une pipe. Il casse les couilles à dire Come On à tous les points.” (Indian Wells 2018)

En 2017, Benoît Paire nous avait offert un monologue légendaire contre Tommy Haas au Masters de Monte-Carlo. La saison suivante, en 2018, ce bon vieux Ben a récidivé face au qualifié américain Mitchell Krueger au premier tour à Indian Wells, mais la séquence est quasiment passée inaperçue. Elle est pourtant fabuleuse.

Enrhumé, blessé au dos, le Français n’avait absolument pas la tête au tennis contre le modeste 241e joueur mondial. Et quand le natif d’Avignon est dans un mauvais jour, il parle sur le court, pour notre plus grand plaisir.

Le 46e mondial a, tout d’abord, commencé gentiment par une discussion “style” avec l’arbitre. Gêné par ses cheveux, Paire avait demandé une casquette et un membre de l’organisation lui a apporté à un changement de côté, mais elle s’est avérée être “immettable“. L’apparence, c’est sacré !

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“L’autre il dit “come on”, il joue comme une pipe.”

Puis Benoît est entré dans le vif du sujet en parlant de son tennis et de son adversaire. Petit florilège :

– C’est fou, à l’entraînement, j’arrive à frapper et en match je n’arrive pas du tout, je mouille. (à 2’40)

– La chatte du mec. Le mec fait let, fait ligne, que de la chatte. La chatte, c’est un truc de dingue… La chatte du mec. (à 3’25)

– L’autre il dit “come on”, il joue comme une pipe. Il casse les couilles à dire “come on” à tous les points. C’est nul ce que tu fais. Il dit “come on” comme s’il faisait des coups de génie. C’est complètement nul. (à 3’55)

– Ça me casse les couilles. Comment c’est possible d’avoir mal au dos toutes les 2 secondes. Je prends 25 anti-inflammatoires par jour, je ne comprends pas. Je ne sens plus mon ventre, je ne sens plus ma gorge, putain, mais je sens toujours mon dos. (à 4’30)

– Comment tu veux jouer au tennis ? J’ai un coup droit, c’est injouable. Pire que lui, putain. (à 5’45)

– J’essaye. Je ne mets pas une balle. Y en a pas une qui sort de ma raquette correctement. J’ai une paralysie du coup droit. Je n’arrive plus à mettre une balle. Je la sens grave à l’entraînement et je ne sens plus rien. J’en loupe un, c’est la fin du monde. (à 7’15)

– Joue au tennis, joue, joue ! Tu ne joues pas au tennis depuis le début, tu fais que de te plaindre et de râler. Joue au tennis, même si c’est nul, joue au tennis putain. (à 8’28).

“J’essaye de me battre, mais je me bats contre moi-même surtout.”

Benoît Paire s’est donc finalement incliné 6/4 au troisième, en terminant par deux doubles fautes… mais sa prestation verbale restera dans les annales. En conférence de presse, l’Avignonnais était néanmoins totalement lucide sur le contenu de son match : “Je suis fatigué d’arriver sur un court de tennis, de mal jouer, de ne pas être prêt physiquement, de ne pas être prêt mentalement. Je suis épuisé. J’avais hésité à venir. J’ai une attitude qui n’est pas bonne sur le court. J’essaye de me battre, mais je me bats contre moi-même surtout. Je n’ai pas envie de me battre quand je joue mal comme ça.“

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