Thiem – Muster : le choc des générations (Vienne 2011)

Thomas Muster, le gaucher surpuissant a écrit les belles heures du tennis autrichien pendant les années 90. Ancien n°1 mondial, il était un véritable rouleau compresseur sur terre battue, sa surface de prédilection. En témoigne sa plus grosse saison sur le circuit en 1995, où il remporte 40 matches d’affilées sur l’ocre, ainsi que douze tournois, dont Roland-Garros, son unique titre en Grand Chelem. Après avoir pris sa retraite en 1999, Musterminator se lance un ultime défi : revenir sur le circuit onze ans après et prouver à tout le monde qu’il est encore capable d’être compétitif.

Durant l’été 2010, l’Autrichien, classé au-delà de la 1000^ème place mondiale, signe donc un retour improbable à 43 ans. C’est devant son public, à Vienne en 2011, qu’il raccrochera définitivement les raquettes. Lors du premier tour, il affronte un jeune compatriote, à peine âgé de 18 ans, du nom de Dominic Thiem, qui éblouit déjà par son talent et son revers à une main. Vingt-six ans séparent les deux joueurs sur le court. Quelques trophées également. Thiem remportera logiquement ce match en deux sets (6-2, 6-3). Après une belle accolade et quelques mots échangés, Muster passe le flambeau à son jeune adversaire, en qui, les espoirs d’un pays sont placés. Il les confirmera quelques années plus tard, en héritant au passage, du surnom de « Dominator », en clin d’œil à son aîné.

Quant à Muster, à 44 ans, il réussit son pari. Le natif de Leibnitz déclarera en conférence de presse : « C’était très bien de rejouer pendant un an et demi. C’était un gros défi pour moi, c’était vraiment une lutte contre mon corps et j’ai réussi à la mener, j’ai montré qu’on peut toujours jouer un tennis passable à 44 ans ».

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Par Bastien Guy.