Partager la publication "La folle histoire de Marcus Willis (Wimbledon 2016)"

En mai 2016, Marcus Willis jouait les interclubs en France pour le Tennis Club Capdenac, dans l’Aveyron, en Nationale 3. Le Britannique, 772e mondial, remportait ses cinq matches à des classements allant de 2/6 à n°80. Sa carrière professionnelle quasiment mise de côté, il complétait ses maigres revenus de joueur en donnant des cours au Warwick Boat Club, dans les Midlands, pour 30 livres sterling de l’heure. Quelques semaines plus tard, le 29 juin 2016, le gaucher de 25 ans vivait un moment exceptionnel en affrontant la légende Roger Federer sur le Centre Court au deuxième tour de Wimbledon. Une histoire complètement folle qui n’aurait jamais vu le jour sans un coup de pouce du destin.
A la faveur du forfait de dernière minute de son compatriote Scott Clayton, Willis eut la chance de participer aux pré-qualifications du Grand Chelem londonien. Il gagna trois matches et s’octroya le droit de disputer les qualifs de Wimbledon. Trois nouvelles victoires plus tard, le voici au premier tour du troisième majeur de la saison. Soutenu par un groupe d’amis déchaînés, qui l’encouragea avec des chants amusants, dont une nouvelle version de Will Grigg’s on fire (WillBomb’s on fire), l’Anglais signa le plus beau succès de sa carrière en dominant en trois manches (6/3, 6/3, 6/4) Ricardas Berankis, 54e mondial. Il se retrouva au deuxième tour de Wimbledon face au plus grand joueur de l’histoire dans le temple du tennis. Son incroyable parcours prit fin face au Suisse mais lui rapporta 50.000 livres, lui qui en avait gagné 71.000 sur le circuit depuis 2007.
Enlève tes chaussures si tu aimes Willis
Brilliant atmosphere watching Marcus Willis @Wimbledon pic.twitter.com/Uc4qrOmStH
— Jo R (@Joey1970) 27 juin 2016
Marcus “Cartman” Willis
Mais les anecdotes sur Marcus Willis ne s’arrêtent pas là. Il y a deux ans, en 2014, le natif de Slough atteignait son meilleur classement (322e mondial) mais il défrayait surtout la chronique pour son profil atypique. En surpoids, il ne ressemblait pas du tout à un joueur de tennis professionnel. Lors du tournoi Challenger de Knoxville aux Etats-Unis en novembre, où il avait atteint les quarts de finale, Willis avait même été surnommé « Cartman », en référence au personnage de la série South Park, souvent raillé pour son obésité. Il s’en était amusé comme le montre cette vidéo apparue sur la toile après sa victoire contre Berankis.
Redevenu un peu plus affûté, Marcus Willis, “on fire”, fit le tournoi de sa vie à Wim, mais Federer ne fut pas “terrified”.
