Partager la publication "La dure vie de journaliste au Masters de Monte-Carlo"
Ayant échoué dans mes tentatives d’obtenir des interviews légendaires (voir l’entretien avec le Monégasque Romain Arneodo où j’explique comment essayer d’obtenir des interviews individuelles), je vais vous narrer les coulisses du Monte-Carlo Rolex Masters que je découvrais pour la première fois cette année. Je m’exprime à la première personne du singulier car il n’y a qu’un individu derrière Tennis Legend depuis plusieurs années.
La Merco a eu chaud
Tout d’abord, il convient de souligner que l’organisation joue première série au niveau de l’accueil. Alors que j’envisageais déjà le trajet de Nice à Monaco dans un bon vieux TER des familles, j’ai eu le bonheur d’apprendre qu’on allait venir me chercher à l’aéroport. Résultat : je me suis retrouvé dans une Mercedes haute gamme direction le Rocher. Pour l’anecdote, je me sentais mal durant tout le voyage et j’ai frôlé l’incident diplomatique durant le trajet, mon chauffeur, au demeurant fort sympathique, ayant eu la bonne idée de me faire une petite visite guidée des rues sinueuses de la Principauté sur le chemin du Monte-Carlo Country Club. Passé à un virage de faire comme Sampras contre Corretja en quarts de finale de l’US Open 1996, je suis finalement arrivé à bon port sans débordement.
Tirage au sort au Yacht Club de Monaco
Après avoir récupéré mes esprits, mon accréditation, et effectué un petit tour du propriétaire, je me suis retrouvé au Yacht Club de Monaco pour assister à une exhibition de mini-tennis entre Novak Djokovic et Stan Wawrinka sur la terrasse de l’établissement et au tirage au sort du tableau final. Autant vous dire que le cadre, avec vue sur la marina, était loin d’être dégueulasse, tout comme les petits fours et le champagne. Pour la deuxième anecdote, j’ai pris quelques photos et vidéos souvenirs avec une caméra et une perche mais je ne pouvais pas rivaliser avec le drone au-dessus ma tête. Avait-il eu l’autorisation de survol de la Principauté ? Mystère.
Les chevaliers de la table ronde
Dimanche, le gros événement de la journée était le traditionnel « Media Day ». Chaque tournoi, la veille de l’ouverture du bal, demande aux principales têtes d’affiche de se rendre devant les médias. Cela peut prendre la forme de conférences de presse classiques ou de tables rondes, un format beaucoup plus convivial et agréable dans la mesure où les joueurs répondent aux questions assis à une table avec les journalistes. Au Monte-Carlo Rolex Masters, cette deuxième option a été privilégiée. Tour à tour, Wawrinka, Nadal, Ferrer, Berdych, Djokovic, Raonic, Federer sont ainsi venus faire le job sur une terrasse couverte du Village VIP du Monte-Carlo Country Club.
Et le Big Four ou Three pour le coup, Andy Murray étant de mariage, règne en maître partout, même devant la presse. Pendant qu’une vingtaine de journalistes étaient agglutinés autour de Rafa, Djoko ou Rodgeur, Ferrer, Berdych et Raonic, se retrouvaient avec seulement cinq ou six personnes à leurs côtés. L’occasion d’essayer de bafouiller quelques questions en anglais à des joueurs à qui je n’aurai pas l’occasion de parler avant longtemps. Pour la troisième anecdote, j’ai connu un petit moment de solitude quand Tomas « le chirurgien » Berdych n’a pas compris ma question.
Pour conclure ce papier sur les coulisses du Masters 1000 de Monte-Carlo, voici une petite sélection des déclarations qui ont retenu mon attention lors de ces tables rondes.
Ils ont dit…
Roger Federer
“- Si je suis encore là, c’est pour gagner un Grand Chelem.
Rafael Nadal
– Si je ne pensais pas pouvoir revenir à mon meilleur niveau, je ne serais pas ici. Pour moi, continuer à jouer au tennis, ça veut dire être compétitif.
– De jouer mal à jouer bien, il y a très peu de différences. Ce sont des petites choses qui provoquent des gros changements. Il faut être patient car cela va revenir.
– Si vous frappez des bons coups, vous gagnez en confiance et, inversement, si vous êtes en confiance, c’est plus facile de frapper des meilleurs coups. Dans mon cas, c’est un peu plus mental que technique car je ne pense pas avoir oublié comment jouer au tennis.
David Ferrer
– Je m’entraîne physiquement une fois par jour.
– J’ai l’impression de toujours progresser mais je pense que ma meilleure année était en 2012. Aujourd’hui, je suis mieux dans ma tête. J’ai plus confiance en moi, je suis dans une bonne passe, mais pas encore au niveau de 2012.
– Pour être dans le Top 10, vous devez être bon partout, pas seulement au niveau physique. Le physique, c’est le plus facile car tous les joueurs peuvent le travailler et l’améliorer.
– Pour moi Rafael Nadal reste le favori pour gagner Roland Garros.
– Rafael Nadal est le joueur le plus solide mentalement de l’histoire.
Tomas Berdych
– Les voyages font partie de la vie du joueur de tennis. Si tu ne voyages pas, tu ne joues pas. Les gens en dehors du monde du tennis, je pense qu’ils ne se rendent pas compte à quel point c’est dur et exigeant de voyager durant une bonne partie de l’année avec le calendrier chargé que nous avons.
A propos de son ancienne image de bad boy
– Ce qui a changé, c’est que j’ai pu apporter aux gens une autre perception de moi en dehors des courts de tennis. Quand je suis sur le terrain, je suis concentré à 100% et totalement focalisé sur le match. Honnêtement, je peux imaginer que c’est plutôt ennuyant de voir simplement les joueurs taper des balles. Les gens veulent savoir autre chose, quel genre de personne nous sommes. Quand j’ai commencé à utiliser beaucoup plus les réseaux sociaux, j’ai pu montrer une autre facette de ma personnalité. Je n’ai pas changé en tant que personne, je suis toujours le même. C’est juste la façon de me voir qui a changé.
A propos de l’amitié avec les joueurs résidant à Monaco
– Les joueurs, on se connaît bien, on voyage quasiment toute l’année ensemble donc, quand on rentre, on veut dans un premier temps se poser, voir notre famille, notre petite amie, se relaxer. Après, on se voit sur les courts, à l’entraînement, et nous sommes plutôt bons amis.”
2 COMMENTS
Le meilleur article sans doute ! Merci de partager tout ca
Bonjour,
Nous avions en effet les autorisations pour le survol par drone 😉
Bel article très bien rédigé par la même occasion, j’ai beaucoup apprécié.
Cordialement.